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Association Ping

PiNG associé à deux organismes de formation dans le projet Chemins de traverse

Cet article de Jérôme Desmas a précédemment été publié sur la plateforme La Place sous le titre PiNG associé à deux organismes de formation dans le projet Deffinov Tiers-lieux : "Un même ADN et des valeurs communes".


L'association PiNG, la Ma.FEST (Maison de la formation en situation de travail) et le CAFOC (Centre académique de formation continue) de Nantes ont décidé de s'associer pour répondre à l'appel à projets DEFFINOV Tiers-lieux, actuellement en cours dans notre région, et font partie des six lauréats désignés, grâce à leur initiative baptisée "Chemins de traverse". Comment ces acteurs en sont-ils venus à unir leurs forces ? Avec quels objectifs ?

Julie Gardan, responsable des formations professionnelles et des activités pédagogiques à PiNG, Emmanuelle Begon, consultante et coordinatrice de la Ma.FEST, Isabelle Danet, formatrice-consultante en formation par l’analyse des situations de travail à la Ma.FEST, Xavier Blay, directeur des études au Cafoc de Nantes et Jacques Bretaudeau, conseiller en formation professionnelle au CAFOC de Nantes, ont répondu à nos questions.

Comment s'est créé votre consortium dans le cadre de cet appel à projets DEFFINOV Tiers-lieux ?

Julie Gardan (Ping) : Nous savions que cet appel à projets allait sortir, nous voulions nous positionner mais nous ne savions pas encore avec qui on ferait alliance. Nous avons des liens avec le CAFOC et nous l'avons d'abord contacté pour conseil, étant donné son expertise du réseau des organismes de formation, et il s'est avéré qu'il s'est montré intéressé pour se positionner avec nous.

Du côté Ma.FEST, nous avions aussi des connexions, notamment avec Isabelle Danet et Emmanuelle Begon, qui avait en tête un projet similaire.

Emmanuelle Begon (Ma.FEST) : L’idée de rassembler les acteurs du territoire pour parler du travail et penser autrement les modalités de formation, les modalités de recrutement, c’est consubstantiel à la fondation de la Ma.FEST, c’est vraiment ce qu’on cherche à faire. La formation en situation de travail est l’une des incarnations de cette volonté-là.

Lorsque je travaillais à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), j’avais des missions pour la DGEFP, notamment dans le suivi d'expérimentations, dont celle qui a donné naissance à l’AFEST. Dans cette dynamique-là, quand j’ai créé la Ma.FEST en janvier 2019 et j'ai continué à entretenir des relations avec la DGEFP et avec Carine Seiler, la Haut- commisaire aux compétences de l'époque, à qui j'avais parlé de ce projet de créer des tiers-lieux de travail apprenants (Tilta). Lorsque l'appel à projets Deffinov Tiers-lieux est paru, j'ai retrouvé des éléments très proches de ce que je voulais faire. Il était donc évident que la Ma.FEST réponde à des appels à projets DEFFINOV sur différentes régions. ET cela nous paraissait très pertinent d'entrer en relation avec PiNG parce qu'il y a un ADN commun.

Xavier Blay et Jacques Bretaudeau (CAFOC) : "Des collaborations anciennes existent effectivement avec PiNG sur la question de la formation de formateurs. Nous avons toujours été attentifs à la préoccupation de PiNG au sujet de l’inclusion numérique et partageons des valeurs communes. S’agissant de la Ma.FEST, nous avons suivi sa création avec beaucoup d’intérêt et avions d’ailleurs fait intervenir son initiatrice dans le cadre d’une rencontre régionale portant que le développement de l’AFEST.

Le rapprochement entre travail et formation a toujours été un sujet majeur pour l’équipe du CAFOC. Le principe de travailler avec deux partenaires de confiance avec des positionnements différents des nôtres, le déplacement de l’acte de formation vers des tiers lieux et selon des modalités nouvelles ont constitué deux éléments clés de notre engagement.

Qu’allez-vous vous apporter les uns aux autres ? Avec quels objectifs ?

Julie Gardan (PiNG) : L’appel à projets permet de se nourrir mutuellement. A PiNG, nous manquons sans doute d'un peu de connexions, de réseau, et de méthode sur certains points, des domaines dans lesquels nos deux partenaires peuvent nous apporter beaucoup. Cela peut aussi nous apporter un effet miroir sur ce qu’on produit déjà, et en quoi c’est apprenant. Nous voyons aussi ce projet comme un tremplin pour consolider nos actions dans le futur, sans que l’on ait vocation à devenir des professionnels de la formation. Ce qu’on cherchait également, c’est faire reconnaître qu’on avait une certaine expérience de tiers-lieu apprenant, et que le consortium pouvait faire caisse de résonance de ce qu’on avait déjà fait.

Emmanuelle Begon (Ma.FEST) : Pour nous, c'est l'opportunité d'investir un lieu dans lequel les personnes vivent des expériences, fabriquent quelque chose. Or, passer par l’expérience de l’action, c’est au cœur de la dynamique de formation en situation de travail, si on y associe une conception en amont, qui implique de penser l’analyse du travail, et un étayage via des entretiens réflexifs, qui font que l’expérience qu’on a vécue fait vraiment effet de formation. Nous sommes vraiment dans l'esprit de l'appel Deffinov qui repose sur le constat suivant : les tiers-lieux font des choses magnifiques, comment peut-on formaliser et renforcer leurs dynamiques apprenantes ? Cela est parfaitement corrélé à la dynamique de formation en situation de travail et aux objectifs de la Ma.FEST.

Isabelle Danet (Ma.FEST) : Nous souhaitons donner à voir ce qui se passe en termes d’apprentissage par l’expérience, proposer des modélisations, des formalisations, et proposer de manière structurée une organisation qui partirait de l’analyse des situations pour aller vers du savoir, de l’apprentissage, auprès de tous les acteurs en lien avec la médiation numérique, mais même au-delà.

Xavier Blay et Jacques Bretaudeau (CAFOC) : Nous allons nous apporter des clés d’entrée dans le domaine de la formation et des façons de penser la pédagogie qui se complètent sans s’opposer et qui devraient nous permettre d’apporter des réponses nouvelles à des problèmes récurrents portant sur l’inclusion numérique, l’accessibilité des formations et les façons de former.

Quels publics seront concernés par le projet ?

Julie Gardan (PiNG) : "Il y a nécessairement des actions qui seront orientées vers le grand public, d’autres dirigées vers le milieu de la médiation numérique ou vers des acteurs de la pédagogie. L’idée c’est aussi de croiser tous ces publics.

Emmanuelle Begon (Ma.FEST) : Cela permet de couvrir les attentes de l’appel à projets : les publics, ce sont aussi bien les personnes qui font vivre le tiers-lieu (pour devenir apprenant, on a aussi peut-être des transformations dans les postures ou dans les actions à mener en tant qu’animateur du tiers-lieu, médiateur) que les publics qui viennent pour faire quelque chose, et comment ce « faire quelque chose » devient support à de l’apprentissage.

Xavier Blay et Jacques Bretaudeau (CAFOC) : L’objectif principal est d’imaginer et de tester des modalités d’intervention nouvelles dans le cadre d’un tiers lieu en favorisant la rencontre de publics variés : des formateurs salariés ou indépendants avec des intervenants bénévoles, du grand public avec des professionnels, des personnes issues du monde associatif avec des acteurs positionnés sur le marché de la formation professionnelle. Cet objectif principal est décliné en 22 actions réparties en 7 axes de travail.

Quel sera le prochain temps fort du projet Chemins de Traverse ?

Julie Gardan (PiNG) : le prochain gros événement a lieu le 14 novembre, avec un atelier d’intelligence collective. Il s'agira de rassembler des acteurs de cet écosystème et définir le cadre d’expérimentations en situation de travail en tiers-lieu.

Isabelle Danet (Ma.FEST) : Il s'agira aussi de définir les situations (situation de travail, situations sociales) que l’on va transformer en situation de formation, mais aussi de générer une dynamique collective de travail.

Emmanuelle Begon (Ma.FEST) : Il sagit une initiative inter-acteurs. Quand on touche à une modalité de formation, on touche à l’action des formateurs (qui sont les formateurs ? Comment sont-ils prêts à faire de la formation en situation de travail ?), mais on touche aussi à l’environnement dans lequel la situation a lieu. Cela veut dire que tout l’éco-système doit donner des possibilités pour que la formation puisse bel et bien avoir lieu à partir de la situation réelle. Aménager des situations de travail, cela demande les accords des collègues, de la direction, du management, des clients, des usagers... Cela fait bouger tout un écosystème, pour se dire que la formation ne se fait plus seulement dans un endroit, mais dans la situation aménagée. C’est le 14 novembre que l’on va donner rendez-vous à toutes ces personnes, qui peuvent être concernées : les financeurs, les employeurs, les formateurs, etc.

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